Ce jour-là : 12 septembre 1959 – Le fabuleux pari sur la Lune

Le 12 septembre 1959, Lunik II accomplissait un exploit qui, alors, été regardé comme techniquement impensable : atteindre la Lune sous les seules auspices d’un « tir » terrestre. Et, à l’époque, le voyage s’effectua dans un secret à peu près total. Seuls quelques maigres renseignements (durée du parcours, position de la sonde) pouvaient permettre de reconstituer l’exploit par le calcul et de porter un jugement sur les techniques mises en œuvre par les Soviétiques.

Albert Ducrocq se souvint qu’avant d’être électronicien et cybernéticien, il avait d’abord été mathématicien et il se donna pour tâche de procéder à cette recontistution.. Par la théorie et la « simulation » et en recoupant les divers commentaires de la presse soviétique, il y parvint progressivement. Le dernier maillon lui fut fourni lorsque, pour homologuer le record de Gagarine, les Soviétiques révélèrent au printemps dernier la position du cosmodrome d’où était parti le vaisseau du premier homme de l’espace.

Or, l’examen des trajectoires faisait apparaître que le Vostok avait été guidé dans la phase initiale de son vol par le réseau qui, en 1959, avait pris en charge Lunik II. Il devenait ainsi possible d’écrire l’histoire complète de ce dernier depuis la Kazakhie jusqu’à la Lune.

C’est cette histoire, telle qu’il a pu la découvrir, qu’Albert Ducrocq nous narre dans ce livre, mettant par ailleurs en évidence le contraste existant entre les commentaires d’alors, précieusement notés, et la portée de l’événement tel qu’il nous apparaît aujourd’hui avec le recul du temps. Les Soviétiques, en réalité, firent tout, non pas pour minimiser la portée de leur exploit, mais pour faire en sorte que l’on ne prenne que le plus tard possible conscience des moyens fantastiques qu’ils commençaient à mettre en œuvre pour la conquête du ciel…

Editeur : Robert Laffont   –  Dépôt légal : Troisième trimestre 1961