Revenir

Anatoli Blagonravov (2/6/1894 – 4/2/1975)

Né à Ankovo dans la région d’Ivanovo (maintenant Vladimir), d’un père prêtre (Arkadi Arkadievitch) et d’une mère au foyer (Alexandra Andreievna) qui ont un fils Anatoli (1894) et une fille (Angelina). Il entre dans la faculté de construction navale de l’institut polytechnique de Petrograd en 1912, mais il est mobilisé à l’académie d’artillerie Mikhaïlovsk en 1915. Il termine l’académie en 1916, puis est envoyé sur le front dans le Caucase. Après la révolution, il sert dans l’armée rouge. En 1920, il se marie avec Raisa Alexeievna Gorelova (1898-1948) avec qui il a un fils : Anatoli Anatolievitch (1921-1996), colonel d’artillerie pendant la guerre (1941/45).

En 1924, il termine l’école supérieure d’artillerie et l’année suivante, il entre dans la faculté d’artillerie de l’académie militaire Dzerjinsky qu’il termine en 1929. Ensuite, il enseigne à la chaire des armes à feu et devient chef de la faculté en 1932. En 1938, il est professeur et docteur es sciences techniques. En 1939, il est élu membre-correspondant de l’académie des sciences de l’URSS. En 1940, il est général-major d’atillerie. En avril 1941, il reçoit le prix Staline pour son livre «Bases de la conception d’armes automatiques». En mai 1941, un mois avant de début de la seconde guerre mondiale, il est nommé chef adjoint de l’académie pour la science. De juin 1941 à 1943, il est chef intérimaire de l’académie. En 1943, il devient académicien, général-lieutenant et chef adjoint de l’académie. En avril-novembre 1946, il est ministre adjoint de la formation supérieure. Le 10 juillet 1946, l’académie des sciences d’artillerie (AAN) est créée au ministère de la Défense. En novembre, il est nommé à la tête de la nouvelle académie qui comprend plusieurs instituts de recherche scientifiques (NII-1 d’artillerie terrestre, NII-2 de défense anti-aérienne, NII-3 de balistique et d’armement d’artillerie, NII-4 des fusées, NII-5 des radars et de l’instrumentation). En 1949, il devient président de la commission pour l’étude des couches supérieures de l’atmosphère de l’académie des sciences de l’URSS et président de la commission d’état pour les vols de fusées géophysiques de Korolev (V1A, V1B, etc). En 1950, il quitte la présidence de l’AAN, mais reste vice-président jusqu’en 1953. En août 1956, il quitte l’armée et entre dans la réserve. Il se consacre alors entièrement à l’académie des sciences. Il est nommé académicien-secrétaire de la section technique de l’académie (OTN). Au printemps 1953, il est chef du laboratoire des machines-automates de l’institut d’étude des machines (IMach). Puis, en février 1954, il prend la direction de l’institut qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie en 1975. En 1962, l’institut quitte l’Académie pour passer dans le Comité d’Etat d’automatisation et de construction de machines (GKAM), puis dans le ministère de l’industrie instrumentale et des machines-outils en 1965/75.

En 1954, il prend la direction de la Commission de l’Académie des sciences en charge de l’histoire des travaux de Konstantin Tsiolkovsky. Avec l’Institut d’histoire des sciences et techniques de l’Académie (IIET « Vavilov »), il publie des livres[1] et organise les congrès Tsiolkovsky à Kalouga de 1966 à 1974.

Les 3-8 décembre 1956, il dirige la délégation soviétique au congrès international sur les fusées et engins guidés de Paris (comprenant B. N. Petrov, A. G. Alexandrov, A. P. Vanitchev, A. M. Kassatkine, S. M. Poloskov, A. V. Pokrovsky, E. S. Goubenko, K. K. Kostiouk, You. V. Klimenov, You. S. Galkine). Le 30 septembre 1957, Blagonravov, Kassatkine et Poloskov vont à Washington pour l’International Rocket & Satellite Conference organisée par la National Academy of Sciences sous l’égide de l’Année Géophysique Internationale (AGI). Le 4 octobre, lors du lancement de Spoutnik-1, ils sont à l’ambassade l’URSS à Washington. Puis il est invité à la station Minitrack-1 du NRL à Blossom Point (Maryland) pour écouter le fameux « Bip-Bip ». En 1959, il est nommé vice-président du Cospar et, un an plus tard, il reçoit le prix Lénine pour l’utilisation des fusées dans le cadre de l’Année Géophysique Internationale (AGI). En 1960, le premier Cospar est à Nice où il rencontre Jacques Blamont, futur co-fondateur du Cnes en 1962. En 1961, il est à Florence en Italie. Puis du 2 au 8 mai 1962, il est à Washington.  Il sera à Leningrad en 1970, avec la visite de Neil Armstrong.

En 1960, il est nommé représentant de l’URSS au Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique des Nations-Unies (Copuos de l’ONU). Là, il discute de coopération avec les Etats-Unis : un accord Dryden-Blagonravov est élaboré en mars-avril 1962 mais la crise de Cuba d’octobre gèle la coopération. En 1963, il est nommé président de la commission d’étude et d’utilisation de l’espace cosmique de l’académie des sciences. La conférence Unispace-1 est organisée du 14 au 27 août 1968 à Vienne.

En 1964, il devient membre de l’académie internationale d’astronautique (IAA). La même année, il reçoit sa première médaille de Héros du travail socialiste pour ses 70 ans. Il recevra la seconde pour ses 80 ans en 1974, un an avant sa mort. Il avait reçu cinq ordres de Lenine les 7/12/1940 (120 ans de l’Académie Dzerjinsky), 21/2/1945 (25 ans de service dans l’armée), 10/6/1945 (220 ans de l’Académie des sciences), 1964 (70 ans) et 1974 (80 ans), trois ordres du drapeau rouge en 1922/1944/1949, un ordre Etoile rouge en 1968, un ordre de la Révolution d’octobre en 1971.

[1] “Tsiolkovsky : izbrannye Troudy” en 1962,  « Iz Istorii raketnoï tekhniki » en 1964, “Idei Tsiolkosvkogo i problemy kosmonavtiki (travaux des congrès Tsiolkovsky n°1 à 5) » en 1974, “Troudy 13e Mejdounarodnogo Kongressa po Istorii Nauki (Actes section n°12)” en 1974,  “Idei Tsiolkosvkogo i sovremennosti (travaux des congrès Tsiolkovsky n°6 à 8) » en 1979, « Uspekh SSSR v Issledovanii Kosmitcheskogo Prostranstva  : Pervoe Kosmitcheskoe Desiatiletie 1957-1967” en 1968, « Uspekh SSSR v Issledovanii Kosmitcheskogo Prostranstva  : vtoroe Kosmitcheskoe Desiatiletie 1967-1977” en 1978.

Lien avec le document en pdf à télécharger

A.A.Blagonravov

© 2023 Institut Français d'Histoire de l'Espace · Tous droits réservés