Le moteur Valois du Diamant B
par l’Ingénieur en Chef de l’Armement L. C. Fouesnant
Parler du moteur Valois du Diamant B au stade actuel de son développement comporte deux aspects : tout d’abord, exposer ce programme et certaines de ses caractéristiques mais aussi marquer l’étape qu’il représente dans le chemin déjà long que le Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques (L.R.B.A.) de Vernon a parcouru dans sa participation à la recherche spatiale.
En effet, la facilité apparente avec laquelle s’est déroulé ce travail ne peut s’expliquer que comme la conséquence d’une longue expérience, acquise d’abord avec des fusées-sondes telles que Véronique et Vesta puis avec la réalisation du premier étage de Diamant A (Emeraude) et du deuxième étage de la fusée Europa du CECLES, Coralie. Nous ne reviendrons pas sur ces références historiques que nous pensons connues, rappelant seulement qu’Emeraude se distingue par une série de 21 tirs consécutifs réussis. Cet indice traduit une fiabilité excellente, obtenue avec un minimum de dépenses, par suite des caractéristiques traditionnelles de simplicité de conception et d’une certaine « rusticité » développée au L. R. B. A. Les progrès techniques sont venus se marier à ces éléments, évitant l’écueil fatal de la routine et conduisant à la réalisation actuelle du moteur Valois du premier étage L 17 de Diamant B. Nous tenterons dans les pages qui suivent de souligner ces divers facteurs, espérant que les essais en vol viendront bientôt confirmer les conclusions favorables déjà acquises lors des essais au banc.