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Pour le CECLES, le lancement F7 de la fusée Europa est un succès à plus de 80 %

Après plusieurs séquences de contrôle des étages, dues à des mises au point techniques, le lancement F7 de la fusée Europa a eu lieu le 30 novembre 1968 sur la base australienne de Woomera.

Décollage Europa F7 le 30 novembre 1968 depuis Woomera

  • L’expérience a pleinement réussi en ce qui concerne le fonctionnement du premier étage, la séparation premier – deuxième étages, le fonctionnement du deuxième étage et celui de la centrale de référence et l’éjection des coiffes.
  • L’expérience a réussi quant à la séparation deuxième – troisième étages (mais un doute subsiste sur la symétrie obtenue) et à l’allumage des moteurs du troisième étage (dont le fonctionnement a cependant été de courte durée).
  • L’expérience n’a pas réussi en ce qui concerne le fonctionnement complet du troisième étage, celui du satellite et de la station de guidage (qui n’a pas pu entrer en action).

Il est intéressant de comparer la chronologie de l’essai à la chronologie ominale (temps arrondi à 0,5 s près) :

prévu réalisé
ordre Blue Streak vers 2e étage. 148 148
séparation 1er-2e étages………… 150 150
allumage du 2e étage……………. 151 151
éjection de la coiffe……………… 180 180
Extinction du 2e étage…………… 254,5 253,5

Distances de retombée (km) :

prévu

réalisé

1er étage

1 040

1 050

2e étage

3 800 ± 225

3 980

Déviation du plan de la trajectoire : moins de 0,5 degré Est.

L’écart concernant l’extinction du deuxième étage n’a pas de signification précise, compte tenu du système de mise sous pression adopté pour chasser les ergols de leurs réservoirs. Si donc la séparation premier-deuxième étages, la durée de propulsion, le pilotage et l’instant de fin de combustion apparaissent, au vu des résultats actuellement dépouillés, comme absolument conformes aux performances attendues pour les premier et deuxième étages, il n’en est pas de même en ce qui concerne le fonctionnement du troisième étage.

La séparation deuxième-troisième étages a eu lieu ; elle apparaît correcte, avec peut-être une dissymétrie. Ont eu lieu également l’allumage des moteurs verniers et du moteur principal, qui a fonctionné à pleine poussée pendant 1 s (celle-ci a ensuite décru pendant 3 s).

Une fuite très importante dans le circuit de mise sous pression par hélium est apparue à T + 248 s, ce qui a probablement entraîné l’allumage dans de mauvaises conditions, l’extinction rapide et l’apparition d’une poussée transversale. Les dépouillements actuellement en cours permettront de préciser et d’expliquer le phénomène. Après éjection correcte des coiffes,les cellules solaires du satellite ont fonctionné ainsi que les systèmes de télémesure.

L’essai F7 montre donc, dans l’ensemble, un progrès essentiel par rapport aux lancements précédents. Le prochain lancement (F8), avec des étages terminaux beaucoup plus proches de leur configuration opérationnelle, est prévu pour mai 1969.

Article édité dans la revue CNES « La recherche spatiale – Volume VIII – N° 1 – Janvier 1969

 

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